Une situation grandguignolesque
La libéralisation du marché de l’électricité en Europe est pour le moins bizarre, puisqu’elle a entraîné pléthore de règles anticoncurrentielles et, au contraire, de marchés fortement réglementés. Pourtant, cette observation de bon sens ne semble choquer personne.
On trouve, entre autres :
– Un marché de quotas d’émissions de CO2, qui, en plus des taxes multiples sur les énergies fossiles, distord la concurrence entre les filières de production.
– Une obligation d’intégrer le prix du gaz dans les prix de référence de l’électricité, même pour ceux qui ne consomment pas de gaz.
– Pour les énergies intermittentes (solaire et éolien), des prix garantis par les États, quels que soient leurs coûts, sous forme d’ajustements à la hausse ou à la baisse par rapport au prix de marché.
Associée à l’obligation d’appeler en premier les productions à coût marginal le plus faible, (le vent et le soleil sont considérés comme gratuits) cette disposition revient à donner la priorité de production à ces énergies, quels que soient le besoin ou l’intérêt général. Autrement dit, un producteur d’électricité éolienne ou solaire sait exactement combien cela va lui rapporter sur la durée de son contrat : on a inventé la finance et le commerce à la fois prodigieusement rentables et sans risque.
– Le plus bizarre de tous, un marché complètement verrouillé à prix fixe, obligeant EDF à vendre une partie de sa production à ses concurrents, et probablement à perte : l’Accès régulé à l’Électricité Nucléaire Historique.