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Affaire Daoud : un attentat contre la littérature

Kamel Daoud a vécu la décennie noire en Algérie, qui a fait plusieurs centaines de milliers de victimes (200 000 ? 500 000 ?). Il a vu l’ascension des islamistes et les horreurs qu’ils ont commises. Comme Boualem Sansal, il reconnaît ici les signes avant-coureurs de ce qui s’est déjà passé là-bas. Et il subit la vindicte de tous ceux qui lui reprochent de ne pas se taire, de ne pas fermer les yeux, de ne pas jouer le jeu, de ne pas accepter les assignations à résidence identitaire : mauvais Arabe, Daoud ! Suppôt de l’extrême droite, Daoud ! Islamophobe, Daoud ! Faut-il que les habituels compagnons de route de l’islamisme soient bêtes pour proférer de telles calomnies.

Le prix Goncourt a accru encore leur haine, sur fond de « tensions », comme on dit pudiquement, avec l’Algérie où le roman est déjà interdit : il y viole la loi dite « sur la réconciliation nationale » qui interdit tout publication qui évoquerait la décennie noire. Peu étonnant : ce négationnisme d’État, cette amnésie nationale imposée sont justement au cœur de Houris. Écrivains, historiens, journalistes… et tous les citoyens voient leur histoire, à l’image de celle d’Aube, confisquée et niée. Sansal est emprisonné et diffamé, Daoud diffamé et censuré. Le traitement que réserve ce régime aux écrivains qui lui déplaisent dit beaucoup de son rapport à l’art, à l’intelligence et à la beauté.

https://cincivox.fr/2025/02/24/affaire-daoud-un-attentat-contre-la-litterature/

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