Ainsi qu’en atteste l’analyse du black-out géant du 19 décembre 1978, la susceptibilité de la protection fréquence d’un système électrique – celle qui sanctionne tout déséquilibre production-consommation techniquement hors critères – n’attend pas la perte des 2/3 de la puissance en service pour se manifester. Or, l’état des lieux de la puissance électrogène dont la France dispose aujourd’hui est formel : avec ses 80 GW tout au plus, notre parc de production serait dans l’incapacité de répondre aux 102 GW appelés à la pointe du 8 février 2012, ne pouvant guère compter sur le secours des parcs voisins en transition énergétique aussi indigente que la sienne (2). Pour ne rien arranger, jamais le système électrique français n’a été physiquement et politiquement aussi solidaire des systèmes électriques de l’UE, faisant ce qui fait qu’un seul d’entre eux peut désormais entraîner tout ou partie des autres dans le black-out ; ce qu’a d’ailleurs déjà failli provoquer l’Allemagne.