A Masisea, une localité qu’on atteint après plusieurs heures de navigation sur le fleuve Ucayali, ou par des routes ravinées par la pluie, les mennonites ne font pas seulement face à la colère des indigènes. Ils risquent aussi la prison, accusés de détruire la forêt dans le cadre de leur expansion agricole.
L’une des communautés indigènes les plus opposées à ce groupe ultra-religieux protestant est celle de Caimito, située sur les rives de la lagune Imiria. Environ 780 shipibo-konibo y résident dans des conditions relativement précaires, vivant de la pêche et d’une agriculture à petite échelle. Le soir venu, certains se rassemblent dans la seule épicerie équipée d’un accès à internet grâce à des panneaux solaires.