En ce début d’été 2023, devait avoir lieu une visite en France du président algérien Abdelmajdid Tebboune. Déjà repoussé deux fois, rendu risqué après un déplacement chahuté au Portugal (22-23 mai) et délicat par sa visite à Moscou (14-16 juin), ce déplacement aura-t-il finalement lieu ? Difficile à imaginer dans le contexte actuel. La dernière visite officielle en France d'un chef d'État algérien remonte à l’an 2000, avec la venue (particulièrement importante à l’époque) d’Abdelaziz Bouteflika. En 2010, il avait été question d'un nouveau voyage à Paris du président algérien, mais les relations entre les deux pays, déjà tendues, avaient finalement empêché sa tenue. Une telle visite officielle est-elle nécessaire, est-elle utile, alors qu’Emmanuel Macron a effectué il y a moins d'un an un séjour de trois jours dans le pays et que la première ministre Elisabeth Borne s'est également rendue à Alger à la mi-octobre 2022, accompagnée de quinze membres de son gouvernement ? Pourquoi recevoir le président Tebboune, alors qu'il y a quelques semaines encore, la presse et les officiels algériens attaquaient violemment la France et son président en n'hésitant pas à qualifier de « barbouzerie » la protection consulaire accordée à Amira Bouraoui, militante franco-algérienne des droits de l'homme, et de « barbouzes » les responsables officiels français ? Pourquoi enfin recevoir à Paris le chef d’État algérien qui se félicite lors de son récent séjour à Moscou de ses relations amicales avec Vladimir Poutine ?
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